Maître Wang Yen-nien

Maître Wang Yen-nien est né à Taiyuan, capitale de la province du Shanxi, le 19 décembre 1914. Initié très jeune aux arts martiaux, il devient officier dans l’armée chinoise. En 1949 il choisit l’exil à Taiwan avec les nationalistes.

C’est alors qu’il commence à enseigner le Taiji. Étant le dernier représentant d’une forme très ancienne du style Yang, il consacre beaucoup de temps à ses élèves pour éviter que cette tradition ne se perde. C’est dans cet esprit qu’il ouvre largement ses cours aux Occidentaux attirés, dès les années 70, par l’excellence de sa pratique.

Soucieux de la pérennité de son enseignement, il crée en 1989 le Collège européen des enseignants qui compte aujourd’hui une centaine de membres.

La même année est fondée l’Amicale, une association qui regroupe tous les pratiquants de l’école ici en Europe.

Maître Wang Yen-nien est décédé à Taipei le 4 mai 2008 dans sa 95e année.

Laoshi ou Monsieur Wang, c’est en ces termes que nous ses élèves nous nous adressions à cet homme chaleureux et plein d’humour, reconnu et estimé pour sa grande expérience et sa générosité dans la transmission des arts martiaux.

Pour en savoir plus:

les sites du Collège et de l’Amicale donnent chacun une biographie très complète de Maître Wang ainsi que tous les détails sur leur histoire et leurs fonctionnements.

L’humour de Maître Wang

Lors d’une  conférence, quelqu’un lui demanda: «Existe-t-il une raison spécifique pour que l’on pratique le Taijiquan le matin de bonne heure dans un parc?» Il répondit: «Oui, il existe même plusieurs raisons très importantes: la première est que, généralement, les habitations chinoises sont trop exiguës. La seconde est que plus tard, il fait souvent trop chaud. La troisième est qu’il est souvent difficile de convaincre son patron que le Taijiquan pratiqué sur le lieu de travail accroît la productivité».

Lors d’une visite à l’un de ses élèves occidentaux qui dirigeait un cours en salle, il le félicita pour le travail des élèves mais s’étonna qu’il indique d’une voix de stentor les temps d’inspire et d’expire. L’enseignant lui rétorqua qu’il faisait ce qu’il l’avait vu faire dans le parc du Grand Hôtel. Wang sourit et demanda, en aparté, où étaient les avions qui survolaient le parc, les autoroutes, la voie de chemin de fer qui le bordaient et les transistors des Taiwanais venus s’y promener … qui l’obligeaient à crier pour couvrir ce vacarme.

Extrait in revue TAO YIN, mars-avril 1999, p. 24